Aujourd’hui nous nous plongeons directement dans le monomythe. Nous élaborerons la théorie de Joseph Campbell (le créateur du monomythe) plus tard. Pour le moment, notons qu’il s’agit, selon ce bon vieux Joseph, d’une structure présente dans la plupart des mythes et des cosmogonies. Les cosmogonies sont les mythes fondateurs. Il développe notamment cette notion dans son livre, le héros aux mille visages.

Répondons d’abord à quelques questions :

Le modèles des 3 actes fonctionne-t-il pour les trilogies ?

Selon Sanderson, oui. La trilogie initiale des Star Wars en est un bon exemple. Chaque film correspond à un acte. Plus encore, l’Empire Contre-Attaque est globalement reconnu comme étant le meilleur second film de trilogie.

Quelle est la longueur des actes en relation les uns avec les autres ? Le second, celui des conflits est le plus long. Puis l’introduction, puis la conclusion. Souvent, on peut décomposer la partie du milieu en trois sous-parties : échec 1, échec 2 et enfin, échec 3.

Le monomythe.

Le monomythe décrit un cercle. Le protagoniste débute en A. Puis il va rencontrer un mentor, qui va l’amener à passer un seuil. Souvent, il vit une expérience qui lui fait réaliser qu’il a besoin de changer. Dans Harry Potter, Harry veut changer pour ressembler à Dumbledore. Dans Star Wars, Luke veut ressembler à Obi Wan.

Le seuil est toujours énormément souligné dans les œuvres de monomythe. Il symbolise la différence entre le monde du héros et le monde extérieur. Souvent, le héros refuse au moins une fois de franchir le seuil.

Il affronte ensuite plusieurs épreuves. Fréquemment au nombre de 3. Campbell aimait bien le nombre 3. A la fin de la dernière épreuve, le héros meurt. Il peut s’agir d’une mort métaphorique ou d’un réel décès. Harry Potter 7 en est un bon exemple. Vers ce moment intervient la perte du mentor et le gain d’une aide super naturelle.

Enfin, le héros parvient à sortir du monde des morts. Il peut s’agir aussi d’une résurrection. Ensuite vient l’apothéose, puis le pouvoir, et il rentre à la maison. A la fin du cycle, il est devenu le mentor pour ceux qui ne l’ont pas suivi.

Pourquoi le refus initial ? Cela rend le héros plus humain. Dans certaines histoires, un personnage restera volontairement derrière pour signifier l’abandon et souligner le libre arbitre des protagonistes. Cela fait naturellement écho au fait que les personnages doivent avoir leur conscience et leurs motivations propres, indépendamment de l’intrigue.

Pourquoi est-ce que le mentor disparaît ? Pratiquement dans tous les cas, l’auteur fait la promesse que le protagoniste saura se débrouiller par lui-même. Cela renforce à la fois la crédibilité des épreuves, puisque le mentor ne les surmonte pas, et la crédibilité du héros, puisqu’il y parvient.

Apothéose vient du latin. Ce terme fait référence à la déification des empereurs romains après leur mort, et plus globalement au processus de déification. Campbell appelait également cela le « moment de paix » où le personnage devient conscient du monde et de sa place en son sein.

La prochaine fois nous verrons d’autres techniques d’écriture, notamment la technique du oui mais, ou du non et.

A la prochaine !